DES CONSEILS POUR LES DÉBUTANTS QUI SOUHAITENT VIVRE DE LA PHOTO
Lorsque l’on débute en photo, on se rend vite compte que c’est une grande famille. Une famille où personnellement je me suis trouvée de vraies amies, des confidentes. Avec mes concurrentes directes nous sommes devenues très proches (ping : Karine Eneau photographe, Camy Duong, Charlotte de Axiane Photographe) pour ne citer qu’elles. Des femmes extraordinaires, au grand coeur et des photographes que j’admire beaucoup. Je ne vous ferais pas l’apologie de ma Laurianne Alyna Photographe (que vous connaissez déjà si vous me suivez un peu) car ce n’est plus à prouver… elle est ma plus belle rencontre dans ce métier. Je crois qu’il ne se passe pas un jour dans ma vie sans lui parler. De la photo bien sur, mais pas seulement. On parle aussi de nous, de nos familles, de nos doutes…Avec toutes ces femmes, nous sommes là, les unes pour les autres toujours avec bienveillance et sincérité. Des relations qui dépassent le statut professionnel, vraiment importantes pour moi.
LE METIER DE PHOTOGRAPHE N’EST PAS UNE SINÉCURE TOUS LES JOURS
Car oui, le métier de photographe n’est pas une sinécure tous les jours, il faut être honnête. Même si c’est une passion pour chacune d’entre nous, elle n’en reste pas moins difficile lorsque l’on désire en faire son métier. Entre le challenge de porter plusieurs casquettes (comptable, marketing, webmaster, designer, ….et j’en passe), le fait de trouver une niche client, de tenir sur la longueur, de digérer la critique, les mauvaises langues et les opportunistes, d’être fier de soit, de bien gérer son temps pour ne pas empiéter sur notre vie de famille, de maintenir une créativité toujours en alerte, de toujours être au fait des tendances et évolution technique, et de tenir financièrement son entreprise avec tout le stress que cela provoque. On peut dire que cela relève du parcours du combattant.
Au début, on patauge un peu dans le flou, on ne sait pas trop par quoi commencer, on lit tout et son contraire sur le net. On sort dans les festivals, salons, et autres évènements spécifiques de la photographie, pensant trouver en une soirée des réponses à toutes nos questions. On se rassure aussi en s’identifiant aux autres photographes, on suit le mood.
PAR DESSUS TOUT ON VEUT FAIRE PARTIE DE CETTE GRANDE ET BELLE FAMILLE DE PHOTOGRAPHES QUI NOUS FAIT REVER
Malheureusement, même si aujourd’hui, j’ai trouvé une place qui me convient et des baskets dans lesquelles je me sens bien, je dois dire que cela n’a pas toujours été le cas. J’ai perdu beaucoup de temps au début. J’ai fais de grosses erreurs, j’ai manqué de discernement, j’ai fais trop confiance aux mauvaises personnes et pas assez confiance à d’autres. Aujourd’hui, avec du recul, après 7 ans en tant que photographe professionnelle, je me suis imaginée rencontrer la Michelle des débuts et me suis demandée quels conseils j’aimerai lui donner. Même si je ne regrette rien et que mon parcours, quel qu’il soit, m’a permit d’être là où je suis aujourd’hui, voici ce que j’aurais aimé entendre à mes débuts.
Démarques-toi
Trouver mon propre style est sans doute ce qui m’a pris le plus de temps. Réussir à me démarquer des autres, avec tout ce qui existe en photo a été un vrai parcours du combattant. Cela m’a demandé une introspection sur ma personne et sur les raisons pour lesquelles j’ai choisi la photographie pour exprimer ma créativité et pas autres chose. Comment j’y suis parvenue ? j’ai lu des livres (notamment “La vache pourpre” de Seth Godin et “Commencer par son pourquoi” de Simon Sinek), je me suis préservée de toute influence, j’ai cherché, cherché et encore cherché ce qui me plaisait vraiment.
Pratique encore et encore
Pour trouver vraiment ce qui me plaisait, j’ai du pratiquer beaucoup et dans tous les domaines. Les concerts, les photos de naissance, les familles, le boudoir, le corporate, les mariages, la macro, le paysage, l’animalier, le portrait, la photo studio, le culinaire, le reportage, la photo de rue, l’abstrait, les photos en extérieur, en intérieur…bref ne pas s’imposer de limites.
Ne te compare pas aux autres, jamais !
Certainement ce qui est le plus dur pour moi aujourd’hui. Avoir confiance en ce que je produis et arrêter de me comparer en permanence aux autres photographes. J’ai encore un gros travail à faire à ce sujet, je dois apprendre à me lâcher un peu la grappe pour dire familièrement. Etre moins exigeante et sévère sur mon travail.
Investis davantage dans des workshops
Les workshops ont été sans doute le meilleur moyen pour moi de me donner confiance, pour apprendre ou me perfectionner, pour avoir de jolies photos à mettre en vitrine et pour rencontrer d’autres photographes extraordinaire. Un conseil qui permet un vrai coup de pouce et qui reboost quand on stagne.
Soit constante
Que ce soit dans ce que je montre sur mon site ou mes réseaux sociaux, j’ai compris que la constance est quelque chose de vraiment hyper important pour faire assoir son style photographique et pour que celui-ci soit évident pour tous. Je suis très sélective sur ce que je montre pour ne pas laisser de place au doute, sur mon univers et cibler davantage ma niche client.
Repars du début - l’histoire de la photographie
J’ai ressenti à un moment donné le besoin de revenir aux bases de ma passion pour me sentir légitime dans ce métier. À l’heure du numérique et du post-traitement informatisé, j’ai senti que j’avais besoin de palper la photographie. D'en apprendre davantage sur son histoire et sur les grands noms qui ont traversé les générations de photographes. Alors j’ai lu, je suis sortie de mon confort et de mes certitudes et j’ai ouvert mon esprit à d’autres pratiques et avec humilité, me suis tournée vers le passé pour apprendre de mes pères photographes. C’est à cette époque que j’ai notamment découvert le travail de Saul Leither qui fait parti aujourd’hui de mes plus grandes inspirations.
Soit tenace
Oh oui ça il en faut c’est certain !! Rome ne s’est pas faite en un jour et l’apprentissage de la photographie et sa professionnalisation non plus. Ne rien lâcher et avoir confiance !
Méfies-toi des réseaux sociaux
En tant que photographe des temps modernes, nous avons la chance d’avoir une vitrine exceptionnelle. Celle des réseaux sociaux. Inévitable pour ma part dans mon quotidien pour montrer mon travail. Malheureusement, les réseaux sociaux ont aussi leur inconvénients pour ne pas dire dangerosité. Nous avons vite fait de nous laisser bercer d’illusions. Des vies parfaites, des photographes pour qui tout sourit et qui ont des vies extraordinaires, faites de voyages autour du monde et de photos parfaites. Des likes et des commentaires gratifiants à la pelle. C’est dur pour le moral quand toi tu te bas pour faire grimper ton engagement et que tu ne comprends pas pourquoi leur notoriété est si facile. STOP ! Répète après moi : les réseaux sociaux ne sont pas la réalité !
Ne reste pas seule
Et là pour le coup, j’ai mis beaucoup de temps à m’en rendre compte. J’ai longtemps fait de la photo seule dans mon coin. À ne pas me sentir légitime parmi les autres, à ne pas oser aller vers eux pour entamer une conversation. Faire de la photo avec une équipe et des consoeurs(confrères) c’est agréable, c’est formateur et gratifiant. Si j’avais su, j’aurais rangé ma timidité plus tôt.
Ne perds jamais de vue que la photographie est avant tout un plaisir
La “photo plaisir” est parfois mise au second plan lorsque l’on souhaite vivre de la photo, pour ne pas dire oubliée. Lorsque l’on mélange le professionnel avec une passion, il arrive parfois qu’on en oublie le plaisir de juste photographier sans but précis, juste pour son bien être personnel. Souvent on s’en rend compte lorsque l’on stagne. C’est souvent le signe qu’il faut pour ma part, que je me reconnecte à ma passion et que j’oublie le coté business.